Le temps des profondeurs - Douze femmes racontent ....l'abbaye de Cîteaux
Le temps des profondeurs
Douze femmes racontent.... l'Abbaye de Cîteaux
Ed.des Béatitudes – oct. 2025 - 207 p.
Ce livre qui vient de paraître présente les témoignages de douze femmes écrivaines ayant passé quelques jours en tant qu'hôtes à l'abbaye cistercienne de Cîteaux en Côte d'Or. Elles ont été sollicitées par l'Association « Rencontres buissonnières » avec l'appui de Dom Pierre-André, abbé de Cîteaux et de frère Olivier Quenardel (abbé de Cîteaux de 1993 à 2021)
En quelques pages, chacune va évoquer de façon très personnelle son état d'esprit à l'arrivée à l'abbaye et son ressenti, en profondeur, au fil des heures, confrontée à ce lieu cistercien particulier et à la communauté qui y vit. Enfin, avec quels fruits elle en repart.
L'évolution intérieure que peuvent susciter le(s) monastère(s) et sa communauté chez l'hôte répond souvent de façon inattendue , imprévisible à une attente profonde, à un appel de Dieu peut-être.
Entre les textes de ces douze autrices, on va trouver des points communs :
l'impact de l'atmosphère de l'abbaye empreinte de silence, de sérénité. Un lieu qui ressource.
Les bienfaits spirituels qu'apporte une communauté monastique bienveillante, leurs qualités d'accueil et d'écoute.
une rencontre avec le divin.
un goût commun de la littérature
Mais chacune, dont les histoires personnelles sont très différentes , va exprimer ses états d'âme de façon unique à travers ce qu'elle voit, ce qu'elle entend, ce qu'elle respire en ces lieux, accompagnée par la présence d'une communauté de moines qui vivent ensemble, travaillent, prient, chantent.
« A nous de devenir ce lieu de paix que j'ai trouvé ici. » (p.30)
« Au fur et à mesure que tu avances, ton cœur se dilate et tu viens à courir sur les voies du Seigneur. » (Saint Bernard, cité p.59)
« Encore faut-il, pour cela, redevenir petits comme un enfant, pauvres en esprit, humbles à l'image de ceux qui ont fait vœu de pauvreté, de chasteté et d'obéissance. L'humilité, avec l'écoute, un autre pilier de la vie spirituelle de saint Benoît. » (p.67)
A souligner, le remarquable poème de Colette Nys-Mazure (p.111-122) qui sait si bien traduire, comme le font aussi les psaumes, les mouvements profonds des cœurs.
« Le parfum demeure au long de la cérémonie
Dont le rituel sobre se déploie
Par corps et voix disant, chantant.
Quelque
chose advient,
Se révèle dans l'indicible. » (p.117)
La communauté monastique de Cîteaux est évoquée dans ces pages avec beaucoup de discrétion, mais par petites touches , on découvre le quotidien des moines, l'étrangeté et les exigences d'une vie donnée à Dieu, dont ces femmes ont croisé le chemin.
Les milliers d'hôtes passés à Cîteaux se retrouveront sans doute dans ces lignes. Quant à ceux qui en ignorent tout, quelque soit le monastère, ils éprouveront sans doute le désir d'y goûter.
Le but de ce livre n'est clairement pas un reportage sur l'abbaye mais d'évoquer des ressentis. Il y a un « temps pour tout » dit l'Ecclésiaste, ces textes sont bien celui d'une expérience et d'un « temps des profondeurs » ainsi que d'un beau partage au sein de la Famille cistercienne où les laïcs ont désormais leur place. Entre une communauté monastique et ses hôtes, entre ces autrices et leurs lecteurs, entre nos âmes et Dieu.
« Cette
douceur que l'on m'a demandé d'évoquer, j'en fais l'expérience à
Cîteaux. C'est comme un début de guérison. J'ai été, pendant ces
quelques jours, libérée de la tension de vouloir être autrement.
J'ai expérimenté comme il est bon, joyeux et doux d'être soi-même
au milieu des autres, sans faux-semblant.
Je quitte les lieux le
cœur plein de lumière et habitée de cette conviction : Dieu
m'aime comme je suis, et je suis une merveille dans sa main. Puisse
cette assurance me porter longtemps ! » (Cécile Gandon ,
p.91-92)
D.G – 10.2025
blog : Le lutrin cistercien

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